Les biais cognitifs

Nos croyances, nos hypothèses sur la réalité et nos habitudes de pensée influencent la façon dont nous comprenons le monde, prenons des décisions, nous comportons et ressentons. Ce sont des biais cognitifs. Il est important de les identifier car c’est quelque chose que nous pouvons changer.

Ces biais sont accentués quand nous sommes sous la pression du temps ou en surcharge mentale et que nous nous refermons sur nous-même. 

Voici des stratégies générales pour atténuer les biais cognitifs :

  1. Prise de conscience : connaître puis reconnaître ses propres biais individuels et collectifs.
  2. Diversité des perspectives : Promouvoir un environnement où différentes opinions sont valorisées. Clarifier le pouvoir et l’organisation de l’intelligence collective, laisser la place au doute, réserver du temps pour écouter les avis contraires
  3. Utilisation d’outils d’aide à la décision : Intégrer des matrices et des processus structurés pour guider la prise de décision
  4. Prendre du recul: Encourager des pauses dans le processus décisionnel pour réduire l’influence émotionnelle et sortir de l’urgence permanente. Dissocier les individus ou collectifs qui doivent prendre les décisions des pressions temporelles.
  5. Feedback continu : Instaurer un système où les décisions peuvent être réévaluées à posteriori, permettant ainsi un apprentissage constant.

Voici quelques biais cognitifs influençant nos décisions et leurs “remèdes” :

Biais cognitif

Impacts

Remèdes

Exemples

Biais de confirmation

Tendance à privilégier les informations qui confirment nos croyances préexistantes.

Manque d’innovation.
Choix des options les plus rassurantes, connues, faciles.

Collecter des données objectives pour une pensée critique

Encourager la recherche d’opinions divergentes / contradictoires.

Un directeur marketing convaincu que sa stratégie actuelle est efficace ignore les données montrant une baisse des ventes et continue à investir dans les mêmes canaux publicitaires

Biais d’ancrage

Influence excessive du premier élément d’information rencontré ou intégré.

Décision précipitée.

Consulter plusieurs sources

Eviter de se précipiter sur les décisions.

Structurer le processus décisionnel en plusieurs étapes.

Lors d’une négociation salariale, le premier chiffre proposé par l’employeur influence fortement le résultat final, même si d’autres facteurs devraient être pris en compte

Biais de disponibilité

Surestimation de l’importance des informations facilement accessibles ou compréhensibles.

On cherche là où c’est facile de chercher (effet de halo, « lampadaire »)

Évaluer chaque critère indépendamment

Utiliser des grilles d’évaluation standardisées.

Un recruteur accorde plus d’importance à un candidat récemment diplômé d’une université prestigieuse, négligeant d’autres candidats potentiellement plus qualifiés mais moins “marquants”

Aversion aux pertes

Surestimation des risques liés à une perte

Tendance à vouloir compléter les actions dans lesquelles nous avons déjà investi du temps et de l’énergie

Utiliser des scénarios inversés pour anticiper les impacts positifs.

Une entreprise continue à investir dans un projet déficitaire par peur de perdre l’investissement initial, plutôt que de l’arrêter et réallouer les ressources

Effet de cadrage

Perception influencée par la connotation de la présentation de l’information

L’apporteur d’information (surtout si chef hiérarchique) influence la décision

Reformuler les options de manière neutre et factuelle.

Un manager présente un projet en mettant l’accent sur les gains potentiels plutôt que sur les risques, influençant ainsi la décision de l’équipe

Biais d’optimisme

Surestimation de notre capacité à éviter les problèmes.

Prises de risques inconsidérés

Introduire des processus de vérification pour évaluer objectivement les risques

Intégrer des scénarios pessimistes dans le processus décisionnel.

Un entrepreneur sous-estime les défis liés au lancement d’un nouveau produit, négligeant les études de marché et les tests nécessaires